Foire aux questions
RC auto : quelle prime pour les séniors ? Les séniors sont-ils écartés ou chouchoutés par les assureurs auto ?
Pour conduire en Belgique, la limite inférieure est de 18 ans, il n’y a cependant pas de limite d’âge supérieure.
C’est pourquoi il sera plutôt question d’être apte à conduire ou non le véhicule pour chaque personne, individuellement.
En avançant en âge, sommes-nous plus à risque d’avoir un accident ?
Si oui, ce serait normal que les assureurs fassent payer plus cher les conducteurs âgés. Et même qu’ils refusent de les assurer en considérant le risque trop important. La vue baisse, les réflexes aussi, le corps vieillit, le système cardio-vasculaire est moins fiable, le contrôle moteur diminue, les perceptions aussi. C’est un fait, notre aptitude physique à conduire diminue avec le temps, et le risque de faire un accident lié à notre état de santé augmente. Alors oui, ce serait logique que les plus âgés paient plus cher leur prime assurance RC auto, et omnium aussi.
Par contre, en faveur des aînés, on peut souligner les points suivants :
- ils ont davantage conscience de leurs propres limites,
- leur expérience de la conduite leur permet de mieux anticiper les dangers,
- ils sont aussi beaucoup plus respectueux du code de la route,
- On vit de plus en plus longtemps, et aussi en meilleure santé. A partir de quel âge sommes-nous trop vieux pour conduire une auto ?
- Ils évitent de rouler la nuit, aux heures pleines,
- Ils conduisent moins souvent leur véhicule.
Comment les assureurs perçoivent-ils aujourd’hui les plus de 50 ans ?
Evidemment, les assureurs tiennent compte de l’avancée en âge. Mais l’âge n’est pas en soi ce qui est le plus important. C’est admis aujourd’hui de ne pas tenir compte de l’âge pour refuser ou accepter le risque. Pourquoi ? La raison principale de ne pas tenir compte de l’âge, est que nous sommes tous différents face à la vieillesse. En raison de notre capital génétique et de notre mode de vie. Les personnes qui ont atteint l’âge de 50 ans ne peuvent pas être tous mis dans le même panier. Avoir plus de 50 ans ne justifie pas une augmentation automatique par les assureurs de la prime d’assurance.
La réponse apportée est beaucoup plus nuancée. Il y a de plus en plus d’automobilistes de plus de 50 ans sur les routes. Les « seniors » constituent donc une clientèle importante en RC auto. Pour évaluer le plus concrètement le risque à assurer, les assureurs utilisent les résultats d’enquêtes réalisées par des « experts ». Il en ressort que les plus de 65 ans sont impliqués dans seulement 8 % de la totalité des accidents de la route. Une implication pas nécessairement directe puisqu’ils ne sont toujours au volant de la voiture, ils sont passagers du véhicule ou piétons dans une bonne proportion des cas.
On ne tient pas compte de l’âge jusqu’à un certain point,... évidemment.
Des statistiques établissent qu’à partir de 75 ans, le risque d’accident augmente. L’aptitude physique a un impact direct sur le risque à assurer à compter de cet âge. Et cela a des répercussions sur le prix de l’assurance.
Accueil des séniors par les assureurs auto
- Déclaration de principe : quelques assureurs s’engagent vis-à-vis des plus de 60 ans, de ne pas les exclure au motif de leur âge.
- Prime raisonnable pour les plus de 60 ans. Par contre, passé l’âge de 75 ans, c’est plus cher pour s’assurer en RC auto.
- Prix réduit quand la personne ne travaille plus. Quelques rares assureurs réduisent le montant de la prime pour les retraités. Ce qui est simplement juste, eu égard à la diminution du risque, puisqu’il n’y a plus de trajet domicile-travail à assurer.
Pas d’exclusion d’assurance RC auto seulement au motif que vous êtes sénior. Et cela vaut pour toute votre vie...
Les compagnies d’assurance s’engagent à continuer d’assurer les plus de 60 ans. En d’autres mots, ils s’engagent à ce que l’âge ne soit pas la raison de leur refus d’assurer, autour de la soixantaine. Et cela pour toute la durée de vie de l’assuré.
Engagement « à vie » SI...
Parfois, ils assortissent leur engagement de certaines conditions :
- LAP : être client avant 55 ans, ne pas avoir eu 3 accidents en tort entre 55 et 60 ans sur une période de 3 années consécutives;
- Corona direct : avoir 58 ans ou plus, pas d’accident en tort les 5 dernières années,
- AXA ne semble pas demander de condition, AG insurance non plus.
Engagement « à vie » de pas être exclu en raison de l’âge, mais les autres motifs d’exclusion restent...
Les assureurs disent que l’engagement tient pour toute la vie de l’assuré. Cela ne veut pas dire qu’ils continuent à assurer envers et contre tout. Ils peuvent refuser d’assurer si le risque est devenu trop grand. Mais ce n’est pas un accident en tort qui remettrait le contrat en jeu. Mais peut-être 2...
Exclusion d’office :
- Si l’assuré est responsable d’un accident avec faute grave de sa part (état d’ébriété, délit de fuite, …),
- Ou s’il a été déclaré inapte à la conduite.
Validité limitée des nouveaux permis de conduire
Rappelons que toute personne qui n’est pas médicalement « en état » de conduire, n’est pas autorisée à le faire. En cas de doute sur l’aptitude, il vaut mieux prendre sans délai contact avec le médecin de famille. L’assureur a-t-il le droit d’imposer la production d’un certificat médical attestant de la bonne capacité à la conduite ?
Si c’est inscrit dans le contrat, sans doute que oui. Dans l’état actuel, un juge peut l’exiger, et le médecin généraliste aussi. Ce dernier qui constate l’inaptitude, renvoie vers un organisme qui a pour mission d’évaluer la capacité à la conduite (CARA). Si nécessaire, le permis de conduire sera adapté. Les conditions à respecter pour conduire sont visualisées sur le permis par un code à chiffres. En cas d’infraction, une amende et/ou un refus d’assurer sont à craindre.
Les nouveaux permis de conduire européen électronique sont valables 10 ans. Alors qu’auparavant ils avaient une durée illimitée, leur validité doit être prolongée par l’administration communale. Aucun examen médical n’est effectué au moment de la prolongation, mais une déclaration d’aptitude médicale doit être signée.
Alors, les séniors sont-ils chouchoutés ?
Pas vraiment. Pas écartés non plus. Les assureurs se soucient néanmoins de ce que leur offre d’assurance traduise la réalité du terrain, réalité approchée grâce aux enquêtes, et appliquée aussi au cas par cas :
- Fort est de constater qu’à 50 ans, ce n’est pas vieux de conduire, c’est plutôt autour de 60 ans que la question commence à se poser. Mais une personne n’est pas l’autre.
- Après 75 ans, le risque est évalué comme plus grand et entraîne une augmentation de la prime de base pour un nouveau contrat. Mais le bon conducteur, même après 75 ans reste couvert. Et son bonus-malus est pris en compte pour son passé de conduite.
- Les exclusions générales restent d’application pour tout le monde, y compris pour les plus âgés.
- La déclaration des assureurs « nous nous engageons à ne pas vous exclure » est donc à lire avec précaution.